• L'Amérique et l'Europe: deux mondes.

    L’Amérique et l’Europe :

    Un Nord Américain qui se promène dans les vieilles villes européennes est saisi d’une étrange émotion, il déambule dans un autre monde que le sien. Evidemment, il se trouve dans la civilisation occidentale, mais ce terme est faussement évident. Un univers mental sépare les deux rives de l’Atlantique.

    L’Amérique et l’Europe ont plus de différences qu’on ne le croit.
    L’Europe est une vieille civilisation qui s’est construite en faisant le pari de traverser les générations. L’architecture des villes en témoigne.
    Cet univers a été construit pour durer. La construction des plus beaux châteaux, des plus belles églises, s’est souvent étalée sur plusieurs siècles, d’une génération à l’autre, il fallait prendre le relais. En Europe, les merveilles du passé ne sont pas entassées dans les seuls musées, elles meublent l’existence quotidienne. Les Européens habitent un vieux monde.
      

    C’est évidemment un sentiment contraire qui habite la conscience nord-américaine. Ce qui la caractérise, ce n’est pas d’abord l’attachement à l’Histoire, mais bien la possibilité de faire table rase. Cette capacité à s’arracher au passé, nous la nommons en Amérique… "Modernité". On ne parle pas à tort du Nouveau-Monde.  

    Le Nord-Américain ne veut pas se laisser enfermer dans les structures vieillies par les siècles. Il doit toujours pouvoir s’en libérer. D’ailleurs, c’est en Amérique du Nord que la prospérité s’est vraiment démocratisée. On construit en sachant d’avance qu’on finira par raser pour construire plus neuf et plus moderne !  

    Ce qui est fascinant d’ailleurs, c’est lorsque les deux mondes se rencontrent. Les touristes nord-américains traitent souvent les vieilles villes comme un beau décor, admirable mais folklorique, ils prennent des photos.

    Peut-on conjuguer la durée et la modernité?  

    Comment rendre le monde moderne durable ?  

    Paul Valéry disait:  

    "Tout n’est pas faux dans ce qui fut abandonné.

      Tout n’est pas vrai dans ce qui se révèle."

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    (extrait du texte de Mathieu Bock-Côté)

     

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