• Le compte à rebours est commencé...

    .

    .

    Les vitrines des magasins sont toutes décorées.
    Le compte à rebours est commencé …
    Pour acheter tous les cadeaux qu’il nous faut acheter.
    Pour envoyer toutes les cartes qu’il nous faut envoyer.
    Pour aller à tous les partys où il nous faut aller.
    Pour décorer le sapin qu’il nous faut décorer.
    Pour recevoir toute la famille qu’il nous faut recevoir.
    Pour donner à toutes les guignolées auxquelles il faut donner.
     Et durant ce tourbillon de figures imposées qu’on appelle le temps des Fêtes,
    jamais on ne prendra le temps de se demander:
    "Pourquoi on fait tout ça ? "
    On ne se pose tellement pas de questions, on est tellement dressés,
    on est tellement programmés qu’on ne sait même plus ce que l’on fête.
    Pas grave !
    Le pape du Vatican nous dit que l’on fête Noël.
    Le pape du Plateau-Mont-Royal nous dit que l’on fête Décembre.
    Alors, on fête !
    Comme Stromae dirait, "Alors on danse !…"
    Même si on n’en a pas vraiment envie.
    Les gens embarquent dans le traîneau du temps des Fêtes
    en n’ayant hâte que d’une chose : que la promenade finisse au plus sacrant !
    Qu’on se retrouve au plus vite après les Rois
    et que la vie normale reprenne son cours.

    Pourtant, ils vont décorer leur maison, ils vont acheter des cadeaux à tout le monde,

    ils vont sortir, ils vont recevoir, ils vont s’étamper un sourire dans la face,

    mais sans que cela ne leur procure le moindre bonheur.

    Le temps des Fêtes est une tâche. Un mal nécessaire. Comme le dentiste et l’impôt.

    C’est pas joyeux Noël, ni joyeux Décembre. C’est coûteux Noël, coûteux Décembre !

    Il y a dans toute cette abondance de lumières, de bébelles et de bouffe,

    un grand absent : le sens.

    Quel sens donnons-nous à nos actions du temps des Fêtes ?

    Euh…J’sais pas…Et vous?…

    C’est plate, si on pouvait l’acheter au magasin, le sens, ce serait fait.

    On pourrait le cocher sur notre liste. On a trouvé un sens. Next !…

    Mais trouver un sens, ce n’est pas aussi simple que de trouver un centre de table.

    C’est pour ça… qu’on est si nostalgiques des Noëls de notre enfance.

    Des Noëls blancs, des Noëls purs. Tout avait un sens.

    On fêtait le petit Jésus, né dans une étable, à minuit, la nuit de Noël.

    On avait tous une crèche dans la tête.

    Et on voyait la scène comme si les caméras de CNN avaient été là.

    Le petit bébé dans la paille, sa maman, la Vierge qui le contemple,

    le père bienveillant qui les surveille, l’haleine du bœuf,

    de l’âne et de l’agneau qui les réchauffent, et l’étoile qui brille tout en haut,

    servant de GPS aux Rois mages qui accourent porter des cadeaux.

    Et il était né pourquoi, le petit Jésus ? : Pour sauver le monde.

    Ça, c’était du sens!

    Fêter Noël, c’était fêter notre Sauveur.

    Méchante bonne raison de décorer et de faire cuire la dinde.

    Un Sauveur, ça ne naît pas tous les jours.

    On apprenait cette histoire-là à l’école,

    comme on apprenait que deux et deux font quatre.

    C’était vrai. Point final. Alors on y croyait, ou on coulait.

    Aujourd’hui, on n’apprend plus cette histoire-là à l’école.

    On pourrait l’apprendre à l’église, mais on n’y va plus.

    On y va seulement à Noël…

    (Stéphane Laporte)
     
    .

    .